Comment fait-on le vin rosé?

Dans un article précédent intitulé Comprendre de cycle de la vigne, Terry Pomerantz nous a décrit le travail minutieux que consacrent les vignerons et les viticulteurs à la fabrication du vin.

Pour le rosé, bien que le processus de vieillissement du vin soit très court, le travail des artisans des vignobles est tout aussi soigné que celui qu’ils accordent à la production de vins rouges et les vins blancs.

Pourquoi le vin est-il rosé?

Si vous vous demandez pourquoi le vin est-il rosé, c’est simplement parce que les pigments que contiennent les peaux des raisins sont en contact avec le jus des raisins durant un très court laps de temps que se créent des nuances de rose plus ou moins foncées.

Coupes de vins rosés de différentes teintes, peu remplis, vus en grande plongée

Qu’est-ce qui donne la couleur rosée au vin?

Mais qu’est-ce qui donne donc la couleur rosée au vin? Ce n’est pas une mystérieuse concoction d’alchimiste, loin de là! Par exemple, le pinot noir a moins de pigments rouges que le cabernet ou la syrah. Outre le cépage utilisé, la maturité des raisins et la vitesse à laquelle le vigneron les presse entrent en ligne de compte.

Fabriqué à partir de cépage grenache, cinsault ou mourvèdre, un rosé de Provence aura généralement une robe très claire et des arômes de pomme, de melon et de petits fruits rouges. Pour leur part, les rosés de cépages bordelais (cabernet, merlot, cabernet franc) ont une teinte soutenue de rose pivoine avec des arômes de fruits rouge et noir et des notes florales.

Chaque rosé a ses propres caractéristiques. Lorsqu’un vigneron décide de faire du rosé et qu’il travaille en conséquence chaque cycle de la vigne, depuis la culture du raisin jusqu’à son embouteillage, le résultat peut être stupéfiant!

« Élaborer un bon vin rosé demande un savoir-faire très pointu. Ne vous faites pas piéger : tous les rosés ne sont pas pareils. Il y a des vins rosés absolument remarquables dont certains, comme le Bandol, peuvent être conservés jusqu’à 5 ans », souligne Terry Pomerantz.

Comment fait-on le vin rosé?

Même si le rosé est le 2e vin le plus dégusté en France, peu d’entre nous savent qu’il y a 2 principales façons de produire de véritables rosés.

Le vin rosé par pressurage direct

Si vous demandez à un vigneron provençal comment fait-on le vin rosé dans son pays, il vous répondra que la plupart des vignerons de la Provence utilisent la technique du pressurage direct. Cette technique consiste à presser délicatement les raisins rouges durant quelques minutes. Le jus obtenu sera légèrement rosé.

Contenant peu de tanins les vins de Provence sont conçus pour être rafraîchissants. En effet, les tanins du vin sont des polyphénols contenus dans les pépins et la peau des raisins. Durant le processus de vinification, les tanins aident à stabiliser le vin et à le protéger de l’oxydation. Peu présents dans les vins rosés, ceux-ci ne sont pas astringents.

Le vin rosé de saignée

La technique du vin rosé de saignée consiste à laisser le vin macérer en cuve très brièvement, de 12 à 48 heures tout au plus. On coule ensuite le jus légèrement coloré pour le séparer des pigments et des tanins contenus dans la pelure des raisins rouges. Le vigneron transvase ensuite ce jus dans autre cuve pour sa fermentation alcoolique.

Le vin « gris de gris » est-il un vin rosé?

Le vin « gris de gris » s’obtient en vinifiant du raisin gris comme le grenache gris, le cépage emblématique du Golfe du Lion qui baigne les côtes de la Camargue.

Le vin gris se distingue par sa couleur très pâle dont la lumière révèle les nuances argentées. En bouche, les vins gris révèlent des arômes complexes et fumés où dominent des notes de groseille, de framboises, de pêche ou d’abricot. Le temps de fermentation du vin gris avant sa mise en bouteille est très court, à peine quelques heures. Notez que le vin gris n’est pas considéré comme un vin rosé.

De gauche è droite: bouteille suivi de 2 coupes collés remplis à plus de la moitier de vin rosé, collés à une grappe de raisin rouge puis une grappe de raisin vert un peu en arrière plan; le tout sur fond de toits et montagnes ambués

Les rosés de Terry Pomerantz

« C’est toujours l’été quelque part sur Terre… », sourit Terry Pomerantz. « J’aime bien boire un bon verre de rosé lors d’une journée chaude d’été. Tout doucement, ces vins introduisent une dose de bonheur au cœur. Mon vin rosé préféré, c’était le Royal de Neuville, un rosé pétillant que ma mère servait au dessert. La SAQ l’offrait depuis 1927, mais l’a retiré de ses tablettes il y a déjà quelques années.

Je me suis donc tourné vers des mousseux rosés comme le crémant de bourgogne Louis Bouillot Perle d’Aurore, un américain comme le Mumm Napa Brut ou encore un rosé italien comme le Ferghettina Brut rosé. »

« Allez, ne nous demandons plus comment fait-on le vin rosé. Trinquons plutôt ensemble à la santé de l’été qui vient! »

Fervent amateur de vin, Terry Pomerantz vous partage son amour des bonnes bouteilles, guidé par une approche responsable de l'art de vivre. Découvrez ses conseils avisés sur l'association mets et vins, ses coups de cœur, ainsi que les choix idéaux en fonction des saisons et des occasions. Plongez dans sa passion et apprenez à apprécier pleinement chaque bouteille en bonne compagnie.